Difficile de ne pas entendre parler de cette course à pied devenue une des classiques en région parisienne sans qu’elle soit associée à cette ascension, promise ardue… Compte-rendu personnel.
Nous y voilà, à l’entame de cette fameuse Côte des Gardes. A six kilomètres du départ de la Tour Eiffel, après avoir couru le long de plusieurs quais, de Paris à Issy-les-Moulineaux, nous virons à gauche sur la rue de Vaugirard, puis rapidement sur la Route des Gardes à Meudon. Cette ascension a la réputation d’être le morceau de choix de Paris-Versailles, une des courses classiques de la région parisienne qui en est à sa 43ième édition en cette fin de septembre 2023. Le ciel est magnifiquement bleu, il ne fait pas très chaud, mais il va falloir la faire cette montée qui s’étale sur un peu plus de deux kilomètres.
Quelques heures auparavant, tard dans la nuit, je n’avais pu m’empêcher de calculer, à l’aide de Google Earth, en pointant les altitudes extrêmes, le pourcentage moyen de la pente. Moi qui pensais qu’on exagérait un peu trop la sévérité de cette côte, je suis tombé sur un chiffre aux alentours de 7%… sur deux kilomètres donc. Quelques jours auparavant, je m’étais entraîné, insuffisamment, sur deux côtes peu éloignées de mon domicile. L’une est longue mais elle a une pente moins sévère. L’autre a un pourcentage comparable à la Côte des Gardes mais elle est au moins deux fois plus petite.
Bref, montons-la. Nous sommes beaucoup de coureurs à nous être lancés ce défi. Quelque fois la course à pied ressemble tout de même à de l’auto-flagellation. Mais chacun, chacune fait avec ses moyens, sa hargne ou sa forme du moment. Une bonne part des participants, dès le début de l’ascension, marchent. La plupart, quand même, courent. Moi, je vois mon allure baisser notablement. Au-dessous de 5min40/km, et même par moments 6 min/km. Je sais ne pas être dans un grand jour, j’ai peu dormi et avais des alertes de contraction au pied droit avant le départ. Mon mollet gauche aussi se tend souvent ses derniers jours, comme s’il préparait une bonne crampe. Je ne force pas. Je suis confiant, je me suis fixé comme objectif de faire ce Paris-Versailles en environ 1h30, voire 1h25 : sur du plat j’ai fait mieux, mais, aujourd’hui, je dois prendre garde à cette côte.
Sans trop de dommage pour ma part, nous arrivons dans la Forêt domaniale de Meudon. Au kilomètre 8, environ au sommet de cette Côte des Gardes, nous pouvons nous dire, croire, ce qui est bon pour le mental, que le plus dur est fait. Cependant je n’oublie pas, d’après ce qu’on m’a dit, qu’il y a plus loin une autre côte dont il faut aussi se méfier. Pour l’heure, des bouteilles d’eau nous sont distribuées en guise de second ravitaillement après cette ascension. Visiblement, et je ne le savais pas, tous les ravitaillements le long du parcours ne seront constitués que de bouteilles d’eau. Pas de fruits, pas de nourriture. Heureusement, j’ai pris avec moi de la pâte de dates et mon breuvage anti-crampes, un jus de citron sucré et salé.
Nous continuons notre périple dans cette forêt, quelques fois nous y sortons pour nous rapprocher ou pénétrer en ville. Ce qui change peu, c’est la densité des coureurs. On a annoncé 25 000 participants. La particularité de Paris-Versailles, c’est aussi le départ par vagues, une soixantaine au total, de coureurs ayant des niveaux très différents. A part les élites et les « préférentiels » qui partent parmi les premiers, les coureurs s’élancent en fonction de leur ordre d’arrivée sur la ligne de départ : il n’y a pas de regroupement selon l’allure voulue ou déclarée lors de l’inscription. Je dois donc beaucoup zigzaguer, me faufiler entre les coureurs quand je veux dépasser les uns et les autres. J’avais pourtant la possibilité de partir parmi les premiers mais je voulais du monde autour de moi, pour les photos et l’ambiance. Eh bien, je suis servi, je suis bien entouré!
Autre surprise, malgré mon examen du profil, il y a plusieurs descentes bien prononcées. J’en profite pour bien accélérer. Une petite douleur au genou droit m’avertit de faire attention : quelques jours auparavant, au lendemain de mon premier entraînement en côte pendant lequel j’avais foncé en descente, j’ai eu mal au même endroit… Prudence donc. Je n’en fais pas trop mais continue de profiter du terrain pour assurer la moyenne fixée.
Car cette allure elle va baisser de nouveau, aux alentours du 13ième kilomètre. La cerise sur le gâteau, l’autre pièce montée du Paris-Versailles, la Côte du cimetière, à Viroflay. Je vois, avant de l’atteindre, la masse des coureurs en amont. La côte est raide également, plusieurs personnes décident ou n’ont pas d’autre choix que de la gravir en marchant. Heureusement, elle est courte. Le reste devrait aller. Je pense pouvoir atteindre mon objectif.
Quelques minutes plus tard, se présente alors à nous l’avenue de Paris, à Versailles. Au loin le château. Et bien avant se trouve la ligne d’arrivée, matérialisée par une arche. Mais que cette ligne tarde à arriver! J’ai du mal à accélérer. Mais termine la course. Au bout de 1h25 minutes et 12 secondes selon ma montre. Ce sont 12 secondes de trop. Car il fallait courir 15 km en maximum 1h25 pour réussir l’un des challenges auxquels je m’étais inscrit dans l’application MPT Paris 2024. Celle-ci, grâce à divers défis, met en jeu des dossards pour le Marathon pour tous.
Pas grave, je suis content d’avoir fait ce Paris-Versailles, d’avoir franchi cette Côte des Gardes en courant. Cette même côte qui est intégrée d’ailleurs au parcours de l’épreuve olympique de Paris 2024.
A l’arrivée, les coureurs ont droit à une bouteille d’eau plus volumineuse, soit un litre! Plus loin, des scouts nous passent des petits sacs contenant une portion de compote de pomme et deux barres de céréales. Nous avons droit à des sourires et des félicitations de la part ces jeunes volontaires très motivés. Puis c’est la médaille. Loin d’être un champion, j’apprécie cette médaille, tout en métal. Elle est belle, avec sa Tour Eiffel au centre et une citation de son ingénieur gravée autour : « Je vais être jaloux de cette tour. Elle est plus célèbre que moi. »
Ce Paris-Versailles est à refaire, en partant plus tôt, dans les toutes premières vagues. Je compte bien affronter de nouveau cette Côte des Gardes, avec un meilleur entraînement.
Moctar KANE.
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c’est une belle course, dommage, qu’il n’y ait pas de ravitaillement genre sucre , surtout après la côte.