Depuis que j’ai appris l’existence de ce produit, fabriqué par la société Mio Global, j’ai voulu le tester : vous rendez-vous compte, une montre sport qui vous donne votre fréquence cardiaque et qui ne nécessite pas le port d’une ceinture à la poitrine?! Ayant bénéficié d’un financement très réussi d’une plateforme collaborative (Kickstarter), cette montre, visiblement, intéressait beaucoup de monde, de ceux qui aiment la simplicité aux personnes, en particulier les femmes, qui ne supportent pas les ceintures thoraciques. Courir avec une ceinture cardio ne me gêne pas personnellement d’habitude, je fais cela régulièrement depuis des années, mais l’idée de sortir avec un accessoire en moins, l’idée de s’alléger, de réduire au mieux possible le nombre de produits pour aller juste courir, cela m’intéresse aussi. À condition que la solution alternative soit efficace. J’ai testé successivement deux montre Mio Alpha. J’en reviens déçu.
La montre sport Mio Alpha n’a pas de ceinture thoracique : son cardio-fréquencemètre est intégré. Grosso modo, son principe de fonctionnement est similaire à celui utilisé par les applis de smartphone, (telles Heart Fitness sur iOS) qui utilisent la lumière du flash et l’objectif pour estimer la fréquence cardiaque à partir de l’analyse du fux sanguin circulant à l’extrémité d’un doigt (qu’on plaque sur le flash). Ici, ce sont deux puissantes LED, placées sous la montre et tournées vers le poignet, qui sont utilisées comme source lumineuse. Entre ces deux LED se trouve un capteur optique. C’est lui qui observe le flux sanguin sous la peau. Le système électronique en déduit ensuite le rythme cardiaque correspondant.
Confortable, globalement
Le port de la montre Mio Alpha est très agréable. C’est grâce en partie à son bracelet en silicone et à sa légèreté, le produit ne pesant que 55 g sur la balance. Un mot sur le design : épuré, avec au choix une version tout en noir ou en noir et blanc, il est suffisamment « habillé » pour se porter en ville, en dehors de votre entraînement.
La lecture des données sur l’écran est aisée également. Mais l’affichage de l’heure ne se fait qu’en mode 12H et non 24h… De même, le menu est en anglais. Mais là ce n’est pas très gênant, car la navigation est relativement intuitive. Par contre, rien n’a été prévu pour permettre une lecture de l’écran dans l’obscurité… Est-ce une conséquence du choix d’une interface très simple? Il n’y a d’ailleurs que deux boutons.
Une pression longue sur le bouton latéral droit enclenche la fonction cardio-fréqencemètre du Mio Alpha : c’est à ce moment-là que les LED arrière s’allument. Le plus souvent, l’affichage de la fréquence cardiaque apparaît quelques secondes après le clignotement du mot FIND (trouver). Mais par moments, il fallu m’y reprendre deux, voire plusieurs fois avant que la montre se mette à afficher une valeur de fréquence cardiaque.
A ce niveau, en appuyant de nouveau sur le bouton droit, on enclenche le chrono et l’enregistrement de la session d’entraînement. Dans ce cas, des pressions sur le bouton gauche permettent de passer de l’affichage de la fréquence cardio au chrono et à l’heure. Celle-ci ne reste que quelques instants à l’écran, revenant automatiquement soit à la donnée cardio soit au chrono.
Avec cette montre cardio Mio Alpha, il est également possible d’encadrer une zone préférentielle d’entrainement. Plus précisément on détermine, via un appui long sur le bouton gauche, et cela uniquement quand la montre est sous mode cardio, le seuil supérieur et le seuil inférieur des fréquences à surveiller. Une fois ces paramètres déterminés, le voyant vert va clignoter quand la fréquence cardiaque se situe entre les deux limites. Il passe au rouge au-delà du seuil supérieur, et au bleu en deçà du seuil inférieur. Un signal sonore répétitif accompagne la présence hors-zone de la fréquence cardiaque. A la fin de l’entrainement, il est possible d’afficher, outre la fréquence cardiaque moyenne de la cession, la durée de présence dans la période préférentielle. C’est simple, basique même diront ceux qui ont l’habitude de travailler avec plusieurs zones de fréquences disponibles chez les spécialistes tels Polar, Suunto ou Garmin. Mais je pense que les concepteurs de la Mio Alpha ont privilégié la simplicité. Cela se défend. D’autant que la montre Mio Alpha peut tout simplement être considérée comme une extension d’un autre produit, par exemple une application sport!
Des applis tierces
La Mio Alpha est compatible avec plusieurs applications sport. Elle communique alors en Bluetooth 4.0, qui se caractérise par une faible consommation énergétique. Sur le site de Mio Global sont pris comme exemples six applications, dont Strava, Endomondo, RunKeeper, …. Cela rend a priori bien plus intéressant l’usage de cette montre, qui se limite d’une certaine façon à un cardio-fréquencemètre. Pour être honnête, je n’ai pas vraiment testé la Mio Alpha avec ces applications, car le plus important pour moi, c’est de savoir si elle est fiable en terme de mesure de la fréquence cardiaque.
Une fréquence cardiaque capricieuse
J’ai réalisé deux types de tests avec la Mio Alpha. La montre utilisée seule. Et puis fonctionnant parallèlement avec une ceinture cardio-fréquencemètre liée à une montre (ici une Polar RC3 GPS).
Les premiers moments passés avec la Mio Alpha semblaient convaincants. Mais j’ai remarqué ensuite que la montre affichait des fréquences erronées. Par expérience, je connais ma fréquence au repos, assis. Les fréquences, dans ces cas, étaient trop souvent, vraiment, excessives! Une des faiblesses de ma Mio Alpha, d’après ce que j’ai constaté, c’est sa lenteur à déterminer la fréquence cardiaque après des changements de rythme. N’est-ce pas gênant dans le cadre d’un entrainement, lorsque l’on court par exemple?
Constatant cela, j’en ai informé la société française qui importe la montre en France. Efficace, elle m’a remplacé rapidement l’exemplaire par une autre montre.
En la testant toute seule, j’ai d’abord cru que cette seconde montre affichait cette fois des fréquences cardiaques plus conformes. Mais le test de la montre, en fonctionnement simultané avec une ceinture cardio-fréquencemètre, a confirmé son manque de fiabilité dans la mesure de la fréquence cardiaque. La différence entre les deux systèmes pouvant dépasser 40%… En fait, il y a de nombreuses périodes de temps où le Mio Alpha et le Polar RC3 marquent des fréquences identiques, voire proches, avec des écarts d’un ou deux battements par minute. Mais trop souvent les différences sont trop grandes et trop fréquentes. Et pas seulement lorsque je suis en mouvement. Même quand je suis au repos, j’ai constaté des écarts trop importants.
Et voici une brève vidéo prise en roulant à vélo (désolé, c’est tourné au smartphone…) :
Prix
200 €.
J’aime
La grande facilité d’utilisation.
Le confort du port.
L’association possible, via le Bluetooth 4.0, avec plusieurs applis sport.
La possibilité de déterminer sa zone de fréquences d’entrainement.
La bonne autonomie.
Je n’aime pas
Le manque de fiabilité dans la mesure de la fréquence cardiaque.
L’affichage de l’heure uniquement en format 12H.
L’affichage nocturne impossible.
Conclusion
J’ai été déçu par le manque de fiabilité dans la mesure de la fréquence cardiaque de cette montre Mio Alpha. Une déception à la mesure de mon empressement de la tester, cette « première montre à pouvoir mesurer la fréquence cardiaque sans ceinture thoracique ». Est-ce possible de mettre sur le marché un cardio-fréquencemètre affichant si souvent des écarts pouvant dépasser 40%? Je suis étonné. Je n’aime pas regarder les tests effectués par d’autres quand je dois moi-même donner mon avis sur le produit. Mais j’ai vu brièvement, à travers une recherche Web, des photos de tests similaires aux miens : les images montraient le Mio affichant des fréquences proches (à un ou deux battements par minute) de celles d’autres montres cardio-fréquencemètres. La Mio Alpha semblerait fonctionner avec d’autres. Pourquoi les deux montres Mio Alpha que j’ai testées n’ont pas fonctionné avec moi? J’avance ici une hypothèse : la mesure du flux sanguin par le capteur optique serait, malgré le fort éclairage des LED, rendue plus difficile à travers les peaux noires. Je me trompe peut-être. Cela serait une bonne nouvelle alors, car si cette montre permettait, effectivement, et précisément, de lire la fréquence cardiaque sans le port d’une ceinture plaquée sur la poitrine, alors, oui, dans ce cas, cela serait une innovation importante. Qui a une autre explication?
Moctar KANE.
Ping : Test Polar OH1 : un cardiofréquencemètre à bras le corps | High-Tech Out
bonne montre mais pas de pièce pour réparer donc poubelle…. donc attention avant d’acheter
Bonjour, merci de ces commentaires très pointus .A titre d’info je cherche un cardio précis et efficace pour reprendre le vélo et la marche après un infarctus. Merci à Moctar JB
Bonjour JB,
Merci bien.
J’apprécie beaucoup le Polar RC3 GPS (dont le test sur HTO est ici : http://wp.me/p3MddG-74). Il est simple d’utilisation, efficace. Et la recharge se fait via la prise standard micro USB, la même que celles des smartphones Android. C’est un détail mais c’est pratique en déplacement ou voyage : la montre se rechargera à l’aide du même chargeur que votre smartphone s’il est Android, ou du moins vous pourrez trouver facilement sur place un chargeur si vous avez oublié le votre. Autrement, il y a d’autres produits, d’autres marques sérieuses (Garmin, Sunnto entre autres). Mais je vous conseille d’éviter les montres qui déterminent la fréquence cardiaque au poignet. Toutes celles que j’ai testées jusqu’à présent (de la Mio Alpha à la première version de l’Apple Watch, en passant par la Tomtom Multi-Sport Cardio) affichaient des mesures erronées. Je suis en train de tester la version 2 de l’Apple Watch. Si ces types de montres (avec mesures au poignet) fonctionneraient peut-être avec vous, ce qui est sûr c’est que le système avec ceinture cardio n’a plus à prouver grand chose dans ce domaine : il est fiable.
Portez-vous bien.
Au revoir.
Moctar.
Je me demande si vous placez la mio au bon endroit. A mon avis il faut la place rsur le poigné inversé là où un toubib prend votre pouls ( les veines sont visibles). Je prends regulièrement aux points de passage d’un parcours de rando test ( denivelé 487 m) les chiffres et ils sont cohérents. Par ailleurs le l’ai verifie à la maison (montées et descentes d’escaliers) en le comparant avec un appareil de médecin Hartmann – tension dia, sys et fréquence – et il est juste à moins de 5% ce qui est parfaitement valable.
Par contre sur la mio alpha 2, affichage 24h et rétro éclairage de série.
Bonjour,
Bravo et merci pour ce test.
Jai la montre mio alpha2 et je confirme les avantages avancés dans votre article.J’ai la peau claire et comme vous je trouve un manque de reactivité en phase de récupération par rapport a une polar rc3 gps.
salutations
Bonjour Ju.
Merci à vous.
Bonnes foulées.
Moctar.