Après les tests du petit rechargeur mobile Switch 8 et du panneau solaire Nomad 7, voici un autre modèle de la même marque, plus élaboré, plus lourd et en principe plus puissant, le Goal Zero Sherpa 50 : ce bloc, associé en kit avec le panneau solaire Nomad 13, est destiné aux voyageurs et en particulier à ceux qui, dans la nature, dans des endroits reculés, doivent pouvoir assurer un minimum d’autonomie énergétique. Le Goal Zero Sherpa 50 se doit de pouvoir alimenter plusieurs types d’appareils mobiles, du smartphone jusqu’à même l’ordinateur portable : c’est la promesse du constructeur. Est-ce vraiment le cas?
Avant de me concentrer sur le bloc rechargeur le Goal Zero Sherpa 50 lui-même, je vais vous parler un peu du panneau solaire avec lequel il est vendu en kit, à savoir le Nomad 13. C’est une version plus grande du Nomad 7 (testé ici sur HTO) : chacun des deux panneaux mesure 23,5 X 18,5 cm. Je ne serai pas définitif sur les performances de la capacité de production électrique de cet appareil photovoltaïque, car le manque de soleil maintenant m’empêche de multiplier les tests. Mais d’après les deux mesures que j’ai pu faire, pendant des jours ensoleillés, il a fallu au moins 6 heures pour charger complétement le petit rechargeur Goal Zero Switch 8. Je pensais que ce Nomad 13 ferait bien mieux que le petit Nomad 7, mais non… C’est curieux, car du côté de Goal Zero on m’a dit que la recharge du Goal Zero Switch 8 par le Nomad 7 n’aurait pas du prendre plus de 3 heures! Mais ce n’est pas mon avis, car je n’ai constaté cela. Après ces affirmations de Goal Zero, j’ai vu sur leur propre site (ici) que la recharge du Switch 8 par le petit panneau Nomad 7 pouvait prendre 5 heures…
Bref, je demeure encore un peu sceptique sur la rapidité de production électrique de ces panneaux : encore une fois, avec le photovoltaïque il faudra rester stoïque.
Un panneau aux prises multiples
Derrière l’une des faces du Nomad 13 se trouve une sorte de dispatcheur, d’où sont connectées plusieurs prises : une pour y brancher une câble USB, une pour alimenter un appareil nécessitant une tension de 12 volts, la prise « Chain in » qui permet de brancher un autre Nomad 13 (afin d’additionner leur production électrique) et la prise « Guide 10 », un rechargeur de piles de Goal Zero. Comme pour le Nomad 7, la poche/filet où se trouve ce dispatcheur permet d’y loger d’autres accessoires, par exemple des câbles électriques dont nous reparlerons.
Le Goal Zero Sherpa 50 est un bloc d’environ 15 cm x 13,3 cm x 4 cm : sa fabrication me semble bien faite. Sur sa façade avant, se trouvent cinq prises. Une seule est marquée INPUT : c’est par elle que le Sherpa 50 recharge sa propre batterie interne. Cerclée d’un anneau bleu, elle se distingue bien des autres prises. On ne pourra pas la confondre avec les autres, en particulier les prises femelle 12 V et LAPTOP (ordinateur). Celles-ci ont en effet des formes (hexagone, carrée) et des couleurs (vert, orange) qui ne permettent que l’introduction des prises mâles idoines (et fournies en kit). Ainsi, malgré le nombre de prises dont dispose le système Sherpa 50 il est facile de s’y retrouver : un bon point. Sur la prise INPUT bleue se branchera soit le câble mâle de 12 V du panneau solaire Nomad 13, soit le bloc chargeur électrique, fourni également en kit.
Avant de quitter votre domicile, vous pourrez ainsi être sûr de partir avec un rechargeur pleinement rechargé. J’apprécie la présence d’un petit écran LCD qui affiche le niveau de recharge de la batterie interne du Sherpa 50.
Près de la prise INPUT est située la prise USB. Et sur la prise 12 V (en vert) vous pouvez brancher l’adaptateur auto.
Et l’une des particularités de la Goal Zero Sherpa 50, c’est cette prise LAPTOP. Pour y brancher votre ordinateur, un jeu d’adaptateurs pour différents types de prises d’ordinateurs est proposé.
Je n’ai pas trouvé chaussure à mon pied. L’ordinateur utilisé pour mon test ayant une prise singulière, j’ai opté pour une autre solution intéressante du Goal Zero Sherpa 50 : la recharge via l’onduleur, qui va permettre ainsi de dépanner nombre de possesseur d’ordinateur en mal d’énergie. L’onduleur transforme l’électricité fournie par la batterie interne en courant électrique alternatif (de 220 V de tension dans la version du Sherpa 50 testé). Donc, pour recharger votre ordinateur par le Sherpa 50 il vous suffira tout simplement de brancher la prise de son chargeur sur l’onduleur. A noter, si vous ne vous en servez pas, l’onduleur est amovible à souhait.
Test de recharge
Je ne pense pas vous vous encombrerez lors d’un voyage ou d’une expédition d’un Goal Zero Sherpa 50 dans le seul but de pouvoir recharger votre téléphone portable de temps en temps. Des solutions plus légères existent pour cela. Mes tests ici se sont limités aux recharges d’appareils plus voraces en énergie : une tablette et un ordinateur portable. Le premier appareil est un iPad 3 et le second un Dell XPS 12.
Pleinement rechargé, le Goal Zero Sherpa 50 a mis 7h45 pour recharger cet iPad 3 à 76%. Pour ceux qui n’en ont pas l’expérience, il faut savoir que l’iPad 3 met longtemps à se charger, même branché sur son propre chargeur. Mais comment prendre ce nombre de 76% de charge? C’est pas mal quand on n’est loin de toute prise. Car 76% de recharge, c’est plusieurs heures, au moins six en général, d’utilisation de la tablette. Mais si on regarde de plus près, on peut voir que, face à la capacité énergétique de l’iPad 3 de 42,5 Wh, celle de la batterie du Goal Zero Sherpa 50 de 56 Wh aurait dû théoriquement suffire. La déperdition d’énergie (chaleur entre autres?) expliquerait cette perte de rendement.
Quant à la recharge de l’ordinateur portable Dell XPS 12, elle n’a pas été totale non plus : le Goal Zero Sherpa 50 a vidé complétement sa batterie après avoir rechargé le PC à hauteur de 73%. Là encore, cela reste intéressant, puisque la recharge s’est faite via l’onduleur. Si cela avait été possible une recharge directe via la prise LAPTOP aurait donné un résultat plus intéressant. Car passer d’une batterie interne (celle du Goal Zero Sherpa 50) à la transformation de l’onduleur, puis à une seconde transformation opérée par le chargeur de l’ordinateur, tout cela augmente la perte d’énergie! Mais attention, quelque soit le mode de recharge, directement via la prise LAPTOP orange ou en passant par l’onduleur : vérifiez que la puissance électrique de votre ordinateur ne dépasse pas 75 W (watts) et que la tension nécessaire ne soit supérieure à 19 V (volts).
Une histoire de poids
J’ai pesé différentes parties du kit. Le Goal Zero Sherpa 50 lui-même a un poids de 672 g, en incluant l’onduleur. Qui lui-même pèse 176 g. Le bloc chargeur qui se branche sur une prise électrique pèse 303 g. Et le panneau Goal Zero Nomad 13 pèse, l’air de rien, 822 g. Sans inclure les différents embouts et câbles fournis dans le kit, le tout pèse quand même 1,8 kg. C’est à la fois pas très lourd et pas négligeable si vous devez porter cela sur le dos. Car 1,8 kg c’est plus que le poids de nombre d’ultraportables de nos jours. Par exemple, c’est plus lourd que le Dell XPS 12 (1500 g) avec son propre chargeur (282 g) … A chacun de voir selon ses besoins.
Prix : 510 € le kit Goal Zero Sherpa 50 + onduleur 75W + panneau solaire Nomad 13.
J’ai aimé
La qualité de fabrication.
La diversité des branchements possibles (pour se recharger et pour charger).
L’onduleur amovible pour recharger un portable via son propre chargeur.
Le nombre d’accessoires fournis en kit.
Le petit écran LCD de niveau d’énergie.
La petite ampoule intégrée.
Je n’ai pas aimé
La capacité moyenne de la batterie interne
Conclusion
Le Goal Zero Sherpa 50 devrait recharger la plupart des appareils mobiles que l’on promène avec soi. Les différentes prises disponibles, y compris celle de 220 V de son onduleur, sont un gros avantage pour ce rechargeur de terrain bien conçu. Mais dommage que la capacité de sa batterie interne se limite à 56 Wh ou 5200 mAh (pour une tension de 10,8 V). Une capacité plus importante (disponible sur des rechargeurs plus petits) aurait été la bienvenue. Alors félicitations pour la polyvalence du Goal Zero Sherpa 50, et « peut mieux faire » pour sa capacité énergétique.
Moctar KANE.