Le Panasonic LUMIX DMC-LX100 fait partie des appareils photo numérique dits « experts », réservés aux photographes demandeurs à la fois d’une grande qualité d’image et de commandes dédiées (et poussées). Le but est magistralement atteint.
Ce LX100 m’a été annoncé comme un appareil remarquable, qu’il me fallait tester, disait-on chez Panasonic. Qui me l’a prêté pendant quelques semaines. J’ai essayé de passer entre les goutes d’un temps capricieux, pendant cet hiver qui n’en était pas vraiment un, pour tester cet appareil sur le terrain autant que possible. C’est vraiment en situation qu’on juge de la valeur d’un appareil. Outre les belles images que j’ai essayé de capter sur le terrain, j’ai pris quelques photos de scènes aussi, histoire de voir comment l’appareil pouvait réagir dans des conditions de moindre luminosité.
Commandes manuelles principales
Dans le monde agité des compacts photo numérique, méchamment concurrencés par les qualités grandissantes des optiques et des fonctions multiples des smartphones, la gamme des APN experts a encore son mot à dire. Le Panasonic LUMIX DMC-LX100, relativement compact et léger (386 g sans la carte SD) joue dans la même catégorie que les autres Canon série G, une référence. Avant même de parler de la qualité optique, ce qui attire le regard sur ces types d’appareil photo, ce sont les commandes (physiques) dédiées. Car un photographe qui veut améliorer ses images recherche, comme sur un reflex, des commandes lui permettant de régler séparément ouverture et vitesse d’obturation.
Sur le LX100, l’ouverture du diaphragme se pilote via une bague crantée cerclant l’optique. L’ouverture maximale de ce zoom 10,9-34 mm (équivalent à un 24 mm-75 mm dans le système traditionnel reflex 35 mm) est de 1,7 en position grand angle. Et reste à 2,8 en zoomant au maximum : c’est du bon ça! A savoir, entre les valeurs habituelles des diaphs, il y a des paliers de 1/3. La rotation de cette bague de diaphragme est très plaisante, parce qu’efficace, le passage d’un tiers à l’autre facile. A l’extrémité inférieure se trouve la position A. Très astucieux : il suffira de le mettre sur cette position pour laisser l’APN choisir automatiquement la valeur de diaphragme nécessaire. Plus précisément, c’est le mode priorité vitesse si le réglage vitesse n’est pas lui-même sur la position A.
Car la vitesse est débrayable également : elle se pilote par un barillet placé au-dessus de l’APN, près du déclencheur. Donc, vous l’aurez compris, si vous placez le barillet de vitesse en position A, vous serez en mode priorité Ouverture, qui vous permet de choisir la valeur de diaphragme. Si vitesse et ouverture sont tous les deux sont sur A, vous êtes alors en mode Programme (automatique). Sachez-le, chez Panasonic, vous pouvez passer en mode iA (« intelligent Auto » qui prend tout en charge, y compris la zone de mise au point), en appuyant sur le bouton dédié placé sous le déclencheur.
Voyez donc ce barillet de vitesse. Avec l’anneau du diaphragme, il rappelle ces bons reflex manuels d’antan. Comme avec certains compacts Fuji et Olympus de ces dernières années, entre autres, il présente une allure quelque peu vintage.
Mais à part ces considérations esthétiques, vous me direz que s’il est possible de choisir au tiers près la valeur de l’ouverture, il devrait être possible d’en faire de même avec les vitesses. Comment y arriver, sachant que sur ce barillet les vitesses passent d’une valeur à son double dans un sens ou à sa moitié dans l’autre? Eh bien, grâce au second anneau cerclant l’optique. Cet anneau est multi-fonction. En mode manuel, sa rotation, fluide, sert justement à peaufiner la valeur de la vitesse : vous pouvez monter ou descendre au tiers ou au deux tiers par rapport à la vitesse marquée par le barillet. Par exemple, pour une vitesse indiquée de 1/1000 s, vous avez la possibilité avec l’anneau d’opter pour un temps d’exposition de 1/640 s, de 1/800, de 1/1300 ou encore de 1/1600. Bene, bene! C’est bon pour les plus exigeants, qui recherchent une exposition précise.
Cet anneau joue aussi un autre rôle. Par exemple, en mode priorité ouverture, programme ou iA, il sert de seconde commande du zoom (en plus de la gâchette située au niveau du déclencheur).
Le tour du propriétaire n’est pas fini! Au rayon des commandes essentielles se trouve celle du format de prise de vue. Pour celles et ceux qui passent régulièrement du traditionnel 2/3 au carré par exemple, le Panasonic LUMIX DMC-LX100 devrait se révéler pratique : un curseur à la base de l’optique permet de choisir entre les proportions 3:2, 16:9, 1:1 et 4:3. Très pratique!
Boutons personnalisables
Outre toutes les commandes dédiées pré-citées, on retrouve sur ce Panasonic LUMIX DMC-LX100 les ingrédients qui ont participé à la réussite d’autres APN dont ceux de la fameuse série S de Canon et aussi de l’Olympus Stylus 1 (testé ici sur HTO), à savoir des boutons personnalisables. Au nombre de trois ici : Fn1, Fn2 et Fn3. Balance des blancs, activation du wifi, sélection de zone d’autofocus, à vous de voir ce qui vous convient le mieux pour améliorer l’ergonomie de ce compact!
Le viseur
Un petit mot pour vous parler de la présence heureuse d’un viseur numérique sur ce LX100. Il est possible d’activer automatiquement son allumage lorsqu’on le porte à l’œil. Je reviendrai plus tard sur ce viseur.
La mise au point
Comme tout appareil photo « expert » ou semi-pro qui se respecte, il est possible de faire sa mise au point manuellement. Mais même en AF automatique, en appuyant légèrement sur le déclencheur, apparaît à l’écran ou au viseur une partie grossie (une loupe) à l’endroit choisi de mise au point. Cette loupe disparaît toute seule une fois le point atteint, ce qui est pratique pour faciliter le cadrage de la photo voulue.
L’anneau pré-cité permet, en appuyant légèrement le doigt sur le déclencheur, de peaufiner aussi la mise au point : en la tournant dans un sens ou dans l’autre, il fait apparaître des points ou des traits bleus qui se multiplient pour indiquer l’accentuation de la mise au point.
Petits plus
Parmi les éléments qui agrémentent l’ergonomie du LX100 se trouve par exemple une autre roue : celle de la correction d’exposition. Pas besoin donc d’aller dans le menu, vous pourrez modifier l’exposition par l’appareil de -3 à +3 diaphragmes. Il y aussi ce bouton Filter. L’effet smartphone (et Instagram?) semble être passé par là : en appuyant sur ce bouton, vous pouvez changer l’aspect final de la photo. Vous avez le choix entre l’effet rétro, saturation des couleurs, clair-obscur,… Personnellement, je retiens le filtre monochrome, pour prendre des photos en noir et blanc rapidement.
Un mot sur la vidéo
Panasonic, constructeur de télévisions, aime mettre en avant les qualités vidéo de plusieurs de ces APN dont ce Panasonic LUMIX DMC-LX100, qui enregistre en 4K, soit une définition de 3840×2160 pixels. Ici, le débit est de 25 images par seconde, assez loin des 60 images/s que l’Ultra Haute Définition à 4K peut théoriquement assurer. C’est déjà pas mal. Mais honnêtement, j’ai fait peu de tests vidéo, et ce n’est pas la vidéo qui m’intéresse pour l’heure sur ce Panasonic LX100.
Test terrain
Commençons par la prise en main. Elle est bonne, aidée par le grip recouvert de plastique caoutchouté. Qui est relativement petit mais il est suffisamment proéminent pour assurer un maintien ferme. A l’arrière, en haut à droite de l’écran, une butée en plastique sert de repose-pouce et contribue aussi à la bonne saisie de l’appareil.
Comme vous pouvez le deviner, les commandes manuelles et les boutons dédiés de ce Panasonic LUMIX DMC-LX100 rendent l’usage de l’appareil vraiment pratique. J’ai fait plusieurs sorties avec ce LX100. Il est réactif. A l’allumage. Pour faire la mise au point. Quoique, en mode sélection précise (la croix), je le trouve un peu lent.
En ce qui concerne le choix de l’ouverture et de la vitesse, je me suis souvent trompé de sens. Par exemple, j’augmentais la vitesse alors que je voulais la réduire. Il a fallu que je ressorte mon Nikon FM2, appareil anténumérique (ou presque), autrement dit argentique et manuel, pour comprendre : les valeurs vitesse et ouverture évoluent en sens inverse! Pour certains (vieux de la vieille), il faudra donc se déshabituer.
Le viseur électronique est vraiment un plaisir. Clair, bien défini : confortable.
Je suis plus critique concernant l’assistance de la mise au point manuelle en mode AF automatique. Car lorsque l’on veut modifier soi-même la mise au point via l’anneau, la loupe apparaît mais ne disparaît plus! C’est gênant quand on souhaite recadrer sans changer la mise au point : la loupe masque une partie du viseur ou de l’écran…
La qualité photo
Il n’y a pas de (mauvaise) surprise : la qualité des photos prises par ce Panasonic LUMIX LX100 est au rendez-vous. Le discours sera bref. Je me contente de décrire ici le comportement de l’appareil en basse lumière. A l’examen des photos, je n’ai constaté vraiment du bruit qu’à partir de 3200 ISO… Et même à cette valeur, l’image est bonne. J’ai cependant une petite réserve en ce qui concerne la gestion de la balance des blancs automatique, elle est perfectible.
J’ai ramené l’appareil et l’ai testé aussi pendant des présentations de Samsung et de Panasonic. Voici quelques photos ci-dessous.
Prix 800 €.
J’aime
Les commandes dédiées pour les réglages en mode manuel.
L’ergonomie supérieure de l’ensemble.
Les boutons de personnalisation.
La grande ouverture du zoom.
La grande qualité des images et en particulier la gestion du bruit.
Le confort du viseur.
L’assistance à la mise au point manuelle.
La qualité et la simplicité d’utilisation de l’application associée (commandes wifi).
La belle fabrication de l’appareil.
L’appairage possible via NFC.
Je n’aime pas
L’affichage persistant de la loupe en mode AF automatique après un peaufinage manuel.
L’amplitude réduite du zoom.
Conclusion
D’un mot, ce Panasonic LUMIX DMC-LX100 est un superbe appareil. Pour le photographe exigeant à la recherche d’un compact, notamment en déplacement. Il y a peu de grandes critiques à lui faire. C’est presque un sans faute. Cependant, et pour donner envie à Panasonic de faire mieux encore (excuser mon manque de modestie), il y a quand même des points à améliorer. Car même si ce LX100 est une réussite en terme d’ergonomie, avec toutes ses commandes dédiées et ses boutons de personnalisation, son maniement pourrait être optimum si la loupe était désactivable après un peaufinage de la mise au point manuelle en mode AF automatique. J’ai trouvé cela gênant. J’aurais préféré aussi une permutation des barillets de vitesse et de correction de l’exposition. Cela aurait rendu le choix de la vitesse d’exposition plus rapide. J’aurais rajouté aussi au bouton Filter un statut par défaut : ainsi, à chaque appui, on aurait la possibilité de prendre des photos par exemple en noir et blanc. J’aurais aussi rajouté à ce bouton, parmi les fonctions, le filtre à densité neutre (comme sur l’Olympus Stylus 1), pour pouvoir par exemple diminuer la quantité de lumière arrivant sur le capteur sans être obligé d’augmenter la vitesse ou de réduire l’ouverture. Pour le voyage, ce LX100 enchantera certainement nombre de photographes grâce à la qualité de ses photos et à sa relative compacité. Mais attention, une des différences avec ce fameux Stylus 1 (plus volumineux, c’est vrai) que j’ai adoré, c’est l’entendue de son zoom. Celui du LX100 est limité à 3X. Cependant, comme me le disait un camarade d’université, pour se rapprocher de son sujet, il faudra compenser en utilisant le meilleur zoom qui soit. A savoir, les jambes!
Moctar KANE.
Et voici ci-dessous quelques photos de terrain, toutes prises à la Forêt régionale de Bondy sauf une, réalisée à proximité.
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Bonjour et merci pour ce test, je viens d’acquérir cet appareil pour remplacer de temps en temps mon reflex quelques peu encombrant, je trouve cet apn très performant et le rendu des couleurs est très bon, j’avais un peu peu d’un capteur 4/3 mais finalement il s’en sort très bien, je note du grain à partir de 1600 iso mais rien de grave, sachant que la plupart du temps je ne dépasse pas les 800 iso,
Au rayon des reproches :
– la vitesse du zoom qui est moyenne surtout quand on est sur des sujets qui se déplacent rapidement.
– Le pas de vis pour l’installation sur un trépied qui est mal placé car si on laisse la patte vissée, on ne peut plus ouvrir le compartiment batterie.
– l’impossibilité de charger en usb l’apn
– le wifi consomme !!
j’ai acheté le cache optique qu’on visse sur l’objectif et qui permet de remplacer l’original qui pendouille, celui là reste fixe. Attention aux cartes mémoires bas de gamme car le taux de transfert en 4k est important.
L’autonomie de la batterie permet de faire entre 250 (avec flash) et 300 photos (sans flash). une batterie supplémentaire est recommandée.
Le bloc de tension pour travailler avec l’apn directement sur le secteur (utile en prise studio ou à l’intérieur)
Dans l’ensemble je suis très satisfait de cet appareil qui est facilement transportable