Ouf! Après plus de deux mois en ma possession, voici le test de la Suunto Ambit2, cette montre GPS destinée aux sportifs, aventuriers, agitateurs et agités de l’outdoor, mais aussi amoureux (calmes) des grands airs qui ne veulent pas se perdre en pleine nature. Avant tout, sachez que cette montre haut de gamme est, comme la plupart des montres GPS, conçue pour une utilisation multisport. Même si la version Suunto Ambit2 S cible plus particulièrement les sportifs, runners et nageurs entre autres. J’ai eu à tester surtout cette Ambit2 en course à pied et en randonnée. Et après ces multiples sorties, je peux vous dire que cette Suunto Ambit2, si elle est bien tout terrain, ses profils ne se valent pas toutes.
Touchée, manipulée, la Suunto Ambit2 ne tarde pas à convaincre de sa qualité de fabrication. L’objet semble robuste. Il est conçu pour supporter une profondeur de 100 m. Le cadran est en métal, tout comme les cinq gros boutons. La montre est large, imposante même. Sur la balance, elle a pesé 88 g. Son diamètre est supérieur à 5 cm et son épaisseur n’est pas un détail : 18 mm. Bref, l’Ambit2 est une montre volumineuse. La finition est (heureusement) impeccable. La version testée ici est en noir. La plus réussie esthétiquement, selon moi. Paraît-il, c’est la même chose avec les habits, le noir fait mincir (en apparence). Une version en argent est disponible. Tout comme une version saphir, dont le verre est censé résister aux rayures (contrairement à mon unité de test). On retrouve dans le design de cette Ambit2 le savoir-faire de Suunto dans la fabrication des montres. La montre du jour a bien un air de famille avec les fameux modèles outdoor de la gamme Core, une des références de Suunto.
En mode running
Pour courir avec la montre Suunto Ambit2, je l’ai associée à la ceinture cardiofréquencemètre de la marque. L’originalité de ce capteur cardiaque par rapport aux concurrents Polar et Garmin entre autres, c’est sa forme ronde. A priori trop volumineuse, le capteur, dans mon cas en tout cas, a réussi à se faire oublier. Confortable qu’elle est. Par contre, ce n’est pas le cas de la montre portée à la poignée. Sans doute, ne suis-je pas assez costaud pour porter ce type de montre? Mes mouvements de bras sont-ils trop violents? Je ne trouve pas la montre adaptée à une course à pied active. En ce qui me concerne du moins, elle m’a gêné. Turbulente, ne tenant pas en place, mue par l’énergie cinétique, l’objet donne l’impression d’avoir un « petit boulet » attachée à l’avant-bras. A priori le modèle Ambit2 S (à 82 g), plus mince, serait plus adapté à la course à pied.
La taille de l’écran contribue quant à elle au confort : la lisibilité des informations est très bonne pendant la course. D’autant que la pression de deux boutons (celui inférieur gauche et celui à droite au milieu) permet d’afficher l’étendue des données sur plusieurs écrans. C’est devenu un classique avec les montres de sport. Mais ici, comme vous le verrez plus loin dans le test, la personnalisation va beaucoup plus loin, en passant par le site dédié de Suunto, movescount.com.
Bon point également pour cette montre Ambit2, la cellule GPS a détecté dans la plupart des cas les satellites rapidement. Souvent en moins d’une minute.
Ceci étant constaté, qu’en est-il de la précision du calcul des distances par GPS? Comme je le fais d’habitude, j’ai mené ce test dans le même stade où j’ai couru mes 10 tours de pistes (dans le couloir intérieur). Lors de la première sortie, au lieu de 4 km, la montre Suunto Ambit2 a calculé 3,78 km, soit une marge de 5,5%! Je ne trouve pas ce résultat bon pour une montre haut de gamme. Et lors de la deuxième sortie, la marge n’était plus que de 2,25% avec une distance enregistrée de 3,91 km. Quel écart! C’est globalement moins précis que le Polar RC3 GPS testé précédemment sur HTO (ici).
A noter que l’appli RunKeeper (sur iPhone) a quant à elle calculé respectivement 3,90 km et 3,86 km (soit des erreurs de seulement 2,5% et 3,5%). Les coureurs qui exigent une plus grande précision dans le calcul des distances peuvent associer un capteur de foulée à l’Ambit2.
A la fin d’une cession d’activité avec la ceinture cardiofréquencemètre, le Suunto Ambit2 affiche aussi deux valeurs, le PTE et le Time Recovery. La première, le Peak Training Effect, est un indice qui quantifie l’effet que la cession a eu sur votre organisme et ce en fonction de votre état de forme : il va de 1 à 5. Le PTE serait basé sur les travaux menés en Finlande par la société Firstbeat. Sur leur site est résumé (en anglais) le principe de l’effet dû à l’entraînement. Leurs trouvailles avaient déjà été utilisées sur des montres de Suunto, la T6 par exemple. Quant au Time Recovery, c’est tout simplement le temps de récupération conseillé après avoir terminé sa session. Évidemment, plus long est cette session et plus le temps de récupération calculé est long. Ce second indice a son utilité : il aide à limiter l’excès d’entraînement, le surmenage physique. Je pense que quand on se lance dans le running et qu’on y prend goût, l’un des principaux risque c’est justement le surentraînement.
Un site pour personnaliser sa montre
Évidemment, une fois sa course (ou tout autre session) effectuée, les caractéristiques peuvent être transférées vers son espace personnel en ligne. Pour les appareils Suunto, l’adresse est www.movescount.com. L’envoi des données se fait en branchant la montre Ambit2 à l’ordinateur via une prise USB propriétaire, une pince à quatre broches. La manœuvre est aisée, autant au niveau de l’accroche de la pince que de la synchronisation des données, lancée automatiquement après avoir installé le programme Moveslink for MovesCount à partir du site de Suunto.
Par contre, le transfert des données peut être lent. Et pendant que la montre est connectée à l’ordinateur, elle peut faire l’objet d’une mise à jour de son firmware. Elle peut recevoir une actualisation des positions des satellites GPS, d’éventuels paramètres personnels (poids, fréquence cardiaque maximale ou au repos, …) ou autres options que vous auriez préféré modifier à partir du site.
Sur movescount.com, vous retrouverez, outre le résumé de vos sessions (vitesse instantanée et moyenne, distances, tracés,…), les activités des différents utilisateurs de matériels Suunto qui désirent partager leurs relevés. Là aussi, c’est devenu une évidence pour un fabricant de montre de sport de vouloir fédérer ses clients à travers une communauté virtuelle. Entre entres possibilités intéressantes, il y a l’importation de tracés (gpx ou kml) des autres membres vers sa montre. Le transfert du fichier se fait alors automatiquement lorsque l’appareil se branche à l’ordinateur.
Mais bien plus intéressante encore est la personnalisation poussée qu’offre le Suunto Ambit2 via ce site movescount.com. Vous pouvez ainsi décider de réduire la liste des types d’activités à faire apparaître sur l’écran de la montre au début de l’entraînement. Ainsi, si vous ne skiez jamais ou rarement, vous pouvez retirer le ski des activités possibles proposées par la montre. Cela se fait simplement en décochant l’activité dans la rubrique Gear (matériel) où vous avez enregistré le modèle de la montre utilisée. Mieux, vous pouvez aussi pour chaque activité modifier les paramètres d’affichage. Ainsi, vous renommerez si vous voulez l’activité en question et décider de la façon dont les données de l’activité paraîtront pendant la cession. Par exemple, choisissez de diviser un écran en trois parties et quel sera le contenu de chacune d’entre elles : la fréquence cardiaque instantanée en haut, la cadence au milieu et pourquoi pas la distance en bas. Dans l’écran suivant (auquel vous accédez pendant la course en appuyant sur le bouton médian Next) vous pouvez décider de ne mettre qu’une seule valeur, par exemple la fréquence cardiaque moyenne ou un graphe (l’évolution de l’altitude au cours du temps). Bref, les combinaisons sont multiples, sachant que le nombre maximal d’écrans est de huit. Bravo!
Dans la même logique de personnalisation, et sans doute influencé par l’univers des smartphones, Suunto propose aussi d’installer dans la montre des « applications ». Mais attention, ici il s’agit d’informations supplémentaires générées par ces applications et qui se rajoutent au chapelet de données déjà affichées par l’Ambit2. Par exemple, ce peut être l’heure du coucher ou du lever du soleil dans votre région, le temps estimé pour faire un marathon en tenant compte des paramètres de votre session, le résultat du test de Cooper (distance maximale parcourue à pied en 12 minutes), … Outre Suunto, d’autres développeurs proposent leurs propres applications. En tout, il y aurait d’après Suunto un millier d’applis disponibles. Mais la qualité est variable, comme dans les boutiques d’applis smartphone d’ailleurs. Ainsi, une des applis Marathon testé n’a pas fonctionné, envoyant un message d’erreur sur l’écran de la montre. A noter, mais je ne l’ai pas testé, il y a la possibilité pour tout membre de créer soi-même une appli.
Bref, ce site movescount.com est très riche. Mais que manque-t-il d’ergonomie! Il aurait fallu améliorer cela, pour un site si complet. Cela aurait permis aux utilisateurs de mieux s’y retrouver. Il a par exemple ce défaut d’ergonomie, lié à la charte graphique choisie par Suunto. Un fonds sombre et des valeurs de gris trop proches m’ont induit en erreur. Il m’est arrivé de supprimer sans le vouloir l’enregistrement d’une activité : les zones des deux cessions, séparées par un bouton delete, ne se différencient pas nettement. Et globalement, retrouver certaines fonctions est difficile. J’ai plus d’une fois tourné en rond sur le site et eu l’impression d’être dans une usine à gaz… Suunto devrait rendre movescount.com plus intuitif, à mon avis.
Que dire de l’appli Movescount?
Je ne pense pas que l’appli iOS actuelle associée aux montres et au site de Suunto soit une référence. Au contraire, au lieu d’être juste simple, il est simpliste et n’amène rien de marquant. A ne surtout pas à comparer aux applis RunnKeeper ou autre Runtastic… Bref, pour l’instant mieux vaut ne pas perdre de temps avec cette appli. Trop basique, loin d’être aboutie.
En mode navigation
Retour au site movescount.com. Où, pour le test de cet Suunto Ambit2, j’ai créé des POI (points d’intérêt) sur fonds de carte Google Maps. La montre peut en enregistrer au maximum 100. Sur movescount.com j’ai créé aussi, relativement facilement, mes propres tracés.
Sur le terrain, pendant ce test, me laisser guider vers un POI ou suivre un tracé a été un réel plaisir! La qualité de guidage est remarquable. Différents modes d’affichage permettent de choisir au mieux quelle direction choisir : une flèche qui se rétrécit ou s’allonge par la gauche ou la droite pour signifier l’écart par rapport à cette direction, un plan simplifié représentant le point à atteindre et vers lequel pointe une flèche située à l’endroit où vous êtes ou le tracé orienté au même l’endroit. J’ai adoré la navigation avec ce Suunto Ambit2. La montre m’a guidé pas à pas, m’indiquant mon chemin d’étape en étape, avec la distance restante à parcourir avant de changer d’orientation s’il y a lieu. Et cela tout simplement, intuitivement (cette fois). Bravo!
L’altimètre : vigilance et patience
J’ai eu plus de mal avec l’altimètre. Plus précisément, la Suunto Ambit2 utilise un altimètre barométrique : l’altitude est déterminée en fonction de la pression atmosphérique mesurée à l’endroit où se trouve la montre. Plus vous prenez de la hauteur et moins grande est la pression atmosphérique. Et inversement, lorsque l’Ambit2 détecte que la pression environnante baisse, elle en déduit qu’il y a ascension. Sauf si cette pression baisse trop brusquement : dans ce cas-là, attention! Elle vous avertira alors (si cette option est mise en place dans les paramètres) qu’un orage approche…Et qu’il faut vous mettre à l’abri.
Pour en venir à la difficulté rencontrée avec l’Ambit2 : les altitudes qu’elle affichait ont été de multiples fois erronées. Que cela soit au bord du Lac d’Annecy ou dans la région parisienne. Cela m’étonnait d’autant plus que Suunto met en avant sa fonction FusedAlti, activée sur la montre pendant le test. Ce FusedAlti est sensée corriger s’il le faut l’altitude déterminée par le baromètre, en tenant compte des données GPS. En effet, avec les coordonnées GPS il est possible d’obtenir l’altitude au sol. Ces données fournies par GPS peuvent être plus précises que celles fournies par le baromètre lorsque justement la pression ambiante évolue alors que l’altitude ne change pas réellement. Par exemple lorsque le temps change brusquement. A noter, qu’en cas de mauvaises réception des signaux GPS (par exemple quand le ciel est couvert), les données se seront pas aussi fiables qu’en temps clair. Les altitudes peu précises fournies par l’Ambit2 m’ont amené à contacter un des responsables de Suunto France. Qui m’a rappelé qu’une bonne habitude à prendre avec les montres alti-barométriques était de les recalibrer avant de démarrer une sortie telle une randonnée en montagne, de vérifier ou renouveler régulièrement ce geste à certains endroits où est indiquée l’altitude. Et surtout « d’attendre dix minutes, mais cela peut être moins, avant de partir » en balade, le temps que l’altitude puisse être déterminée correctement par la Suunto Ambit2. Je peux comprendre que l’altimètre puisse nécessiter quelques minutes avant de se « câler » mais pourquoi attendre autant? Vu qu’il y a une correction par GPS. Et sachant que l’Ambit2 repère les satellites GPS rapidement…
Ceci dit, ce petit test fait en un lieu dont l’altitude se détermine facilement (par exemple devant la Cité des Sciences à Paris, à quelques mètres de l’entrée principale) m’indique qu’effectivement il vaut mieux attendre plusieurs minutes avant de voir l’altitude marquée par l’Ambit2 se stabiliser et se rapprocher d’une valeur réelle. En quatre minutes, l’altitude affichée par la montre a varié de 26 m, passant de 37 m à 63 m. La vérification sur une carte en ligne de l’IGN et les données SRTM3 (fournies grâce au travail de cartographie de la NASA) à l’endroit du test (N 48°53’46.4 », E 2°23’13.2 ») indiquent une altitude de 53 m.
Pour terminer, un mot de l’autonomie de cette Suunto Ambit2. Elle est difficile à déterminer. Puisque chaque sportif en aura une utilisation très différente. Que valent deux journées de randonnée comparées à quatre sessions de course à pied dans une semaine? Ce que j’ai constaté pour ma part, c’est que l’Ambit2 peut s’éloigner d’une prise électrique sans peine pendant une ou deux semaines, voire plus, dans le cadre d’une utilisation principalement en mode course à pied. Mais la question se posera de façon plus critique pour les trailers qui sur des courses pouvant dépasser 24h, 48h ou plus vont vouloir se fier d’avantage au GPS de leur montre. Officiellement, Suunto affirme que l’autonomie de l’Ambit2 avec le GPS atteint « 15h pour un enregistrement toutes les secondes et 50 h pour [un enregistrement] toutes les minutes ».
Son prix : 450 €, 500 € avec la ceinture cardiofréquencemètre.
J’ai aimé
Le design et la grande qualité de fabrication de la montre.
La taille et la lisibilité de l’écran.
La qualité du guidage (mode navigation).
La rapidité de détection du GPS.
La personnalisation poussée de l’affichage.
Le potentiel permis par les « applis ».
L’information sur le temps de récupération.
L’autonomie.
Je n’ai pas aimé
L’impossibilité de supprimer une cession à partir de la montre.
Les écarts constatés des distances mesurées.
L’ergonomie du site movescount.com.
L’appli iOS Movescount de bas niveau.
Conclusion
Cette Suunto Ambit2 est si bien réalisée et si soignée que la porter en ville ne pourrait déplaire, au contraire. Pour courir, même si son large écran est remarquable de lisibilité et sa personnalisation de l’affichage un bon cran au dessus des autres montres que j’ai pu déjà testées, elle est moins agréable selon moi. Trop lourde et pas assez sage sur ma poignée. Par contre, j’ai vraiment adoré cette montre en usage navigation. Elle se révèle très efficace pour se balader dans la nature. Voici un outil qui me semble fiable dans ce domaine. Félicitations! Que Suunto et les utilisateurs de ses montres GPS gagneraient en commodité si le site movescount.com était mieux foutu! Je ne parlerai même pas de l’appli éponyme… A propos d’appli et smartphone, je pense que Suunto aurait intérêt à nous proposer une montre de la qualité de cet Ambit2 pourvue d’une liaison sans fil supplémentaire. Bluetooth ou Wifi. Qu’on puisse mettre à jour les données, qu’on puisse importer ou exporter des points d’intérêts et des tracés en passant par son smartphone justement, et ce donc sans devoir d’abord allumer son ordinateur puis brancher la montre via une prise USB. Mais certainement, et cela est une évidence non, les gens de Suunto n’ont pas besoin de guide pour se diriger vers ce chemin technologique!
Moctar KANE.
Bonjour,
Est-il possible de connecter l’ambit2 à un smartphone?
Merci d’avance pour votre réponse
bonjour
Je viens d’acquérir une monte sunuto ambit 2 j aimerai savoir si il y a possibilité de me servir de mon chargeur e phone pour la recharger si je n ai pas de pc à proximité en montagne et rando de plusieurs jours Les ports usb sont les mêmes merci pour votre réponse
Bonjour Yves.
Oui, heureusement, vous pouvez recharger votre Ambit2 autrement qu’en le branchant sur votre ordinateur. Vérifiez que l’intensité (A) du chargeur de votre smartphone soit suffisant. Test que vous pouvez faire facilement avant de partir. Pensez aussi aux chargeurs (ou batteries) autonomes. Plusieurs ont été testés sur HTO.
Bonnes balades.
Moctar.
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