Pourquoi se poser des questions existentielles sur la nature de la bête étudiée aujourd’hui? Pour faire court, parce que les smartphones, vous le savez, ont amélioré grandement la qualité de leur fonction photo. Au point, disent tant les analystes que les fabricants eux-mêmes, que les APN, surtout des compacts entrée de gamme, se vendent beaucoup moins. En effet, pourquoi s’encombrer avec un appareil photo numérique de qualité moyenne lorsqu’il peut être remplacé avec son smartphone, objet collé à soi (presque) en permanence? Le désarroi de certains de ces fabricants est tel qu’ils mettent sur le marché des smartphones qui vont peut-être même accélérer le phénomène, en concurrençant des produits, des compacts qu’ils fabriquent eux-mêmes depuis longtemps. Ces temps-ci, j’ai pris en main le Galaxy K Zoom de Samsung, un smartphone étonnant : il possède un vrai zoom optique X10. Autre exemple, les QX de Sony, dont j’ai testé le modèle QX100 : ce sont des zooms qui s’utilisent comme un accessoire et qui interagissent avec un smartphone (Android ou iOS) grâce à une liaison Wifi. De surcroît, ces optiques possèdent un vrai capteur de compact (plus grand que ceux des smartphones en général). C’est aussi le cas de ce Panasonic Lumix DMC-CM1 avec son capteur de 1″. Et pour bien marquer son empreinte (et prendre date?) dans cette nouvelle ère de la « photophonie », Panasonic a collé le label Leica sur l’optique du CM1. Et c’est un Lumix, donc dans la logique de Panasonic, c’est un appareil photo.
Bref, en attendant de tester plus longuement ce Panasonic Lumix DMC-CM1, la société me l’a prêté pendant quasiment une journée, après une présentation faite à Bercy, lors du tournoi de tennis parisien. Je n’ai pas raté l’occasion de prendre en main cet appareil et de capter quelques images en tant que spectateur dans cette enceinte sportive provisoire et de voir comment il peut réagir dans de telles conditions. Vous l’aurez compris, ce qui m’intéresse ici avec ce smartphone tournant sous Android, c’est avant tout la fonction photo!
Le design
A mon avis, le Panasonic Lumix DMC-CM1 a été dessiné dans l’optique, si ce n’est de ressembler à un compact, en tout cas d’en approcher esthétiquement. Il rappelle ces appareils old fashion ou vintage (c’est comme cela qu’on dit, non, dans les milieux autorisés tendance?) fabriqués ces dernières années. L’avant ressemble à du cuir. Au contact, c’est du plastique. Le reste, à part évidemment l’écran, est tout en métal, y compris les boutons. Dans l’ensemble, je le trouve joli. Ce Panasonic Lumix DMC-CM1 est bien un bel objet.
Les commandes
Les quarte boutons sont en métal. A part ceux qui règlent le volume, celui de l’allumage/mise en veille du smartphone, il y a celui du déclencheur et celui intitulé CAMERA. Ce dernier, un bouton coulissant, permet de mettre en action l’appareil photo. C’est très pratique pour basculer rapidement des fonctions courantes d’Android au mode APN. Mais l’un des éléments mécaniques qui rapprochent le plus le Panasonic Lumix DMC-CM1 d’un vrai appareil photo, c’est sans doute la bague de contrôle cerclant l’optique. Avec cette bague, il est possible d’opérer divers réglages, notamment l’exposition. Par exemple, en mode manuel (car évidemment le CM1 dispose d’un mode manuel en plus des modes priorité diaphragme, vitesse, du programme, …), vous pourrez choisir la vitesse d’obturation et l’ouverture. Cependant, de ce que j’ai constaté, pour passer du réglage de la vitesse à celui de l’ouverture, il faut passer par l’écran, permuter l’attribution (de la bague) de l’une à l’autre. Je ne sais pas encore s’il est possible de modifier, de personnaliser les boutons réservés au volume. Personnalisation dont dispose maintenant diverses modèles de compacts (à commencer par la fameuse série S de Canon, ou encore le très ergonomique Olympus Stylus 1, dont le test a été fait ici sur HTO). Bon, bref, l’idée en personnalisant les boutons volume en mode photo serait d’améliorer encore l’ergonomie de ce DMC-CM1. Ceci dit, ce smartphone, pour un smartphone, bénéficie d’une bonne ergonomie en mode fonction photo. A savoir, la bague permet d’autres réglages, tels la sensibilité ISO, la balance des blancs… Et autre chose, dans l’ensemble, ce Panasonic Lumix DMC-CM1 est agréable à utiliser. Et il est réactif, grâce entre autres, je m’en doute, à la vélocité du processeur.
La qualité photo
Sur le papier, il fallait s’attendre à une grande qualité d’images. Puisque la taille du capteur est de 1″ et que l’ouverture de l’optique est de 2,8. Pour l’instant, en terme de définition, ce que j’ai constaté des photos prises par le Panasonic Lumix DMC-CM1 a été globalement convainquant. Les photos (quasiment du 20 Mégapixels) prises au 28 mm, sans l’intervention du zoom numérique sont bonnes (dans le sens « bien définies », encore une fois). Étant aux premières loges (deuxième rang) pour prendre des images des tennismen, ceux-ci, malgré tout, étaient assez riquiqui avec le grand angle du CM1. Et, c’est là où la surprise fut vraiment bonne : le résultat reste bon en utilisant le zoom numérique X4 du Panasonic Lumix DMC-CM1. Le traitement logiciel mené par les circuits semble efficace. J’ai fait la comparaison avec l’iPhone 6, en utilisant le zoom numérique : les images du smartphone d’Apple dans ces conditions-là sont de piètre qualité, assimilables à une peinture impressionniste!
Un mot sur Android et les connexions
La version du système d’exploitation de ce smartphone Panasonic Lumix DMC-CM1 est 4.4 (Kitkat), avant peut-être une mise à jour. Évidemment, l’avantage d’être un smartphone, c’est de pouvoir envoyer ses photos vers ses réseaux sociaux, vers son cloud ou espace de stockage en ligne personnel facilement. A travers la connexion 3G et 4G. Le CM1 bénéficie également du NFC, qui permet d’appairer d’autres appareils en Bluetooth, entre autres fonctions permises avec ce mode d’échange sans fil.
Prix 900 €.
J’aime
La réactivité.
La qualité générale des photos.
Le bouton de démarrage de la fonction photo.
L’interface.
Le design.
Je n’aime pas
Le prix, s’il n’est pas subventionné.
Conclusion
Attention, mon avis ici sur le Panasonic Lumix DMC-CM1 n’est pas définitif. Même si je l’ai eu entre les mains pendant une bonne partie de la journée, c’était dans un cadre bien défini. Je n’ai pas pu diversifier les prises de vue comme j’aurais voulu. La lumière qui éclairait le cour de tennis était assez forte pour me permettre de prendre les joueurs à des vitesses assez élevées sans avoir à monter en ISO (avec une optique à ouverture 2,8, la même que les 300 mm employés par les photographes de sport, assis tout près de moi). Je ne dirai pour l’instant rien sur le bruit des images en basse lumière : j’espère pouvoir en savoir plus à la suite d’un test plus profond. Cependant, et en plus pour un exemplaire de pré-production (même si à mon avis il ne doit pas varier de ce qui devait être mis dans le commerce les jours suivants), je peux déjà dire que ce CM1 est réactif. J’ai pu quand même capter assez facilement les postures des tennismen avec leurs balles, à des moments proches de ce que j’avais anticipé. Et pour cela, photographier des sportifs était un bon test de rapidité. Le Panasonic Lumix DMC-CM1 passe cet examen haut la main sur ce plan. Je ne dirai pas non plus grand chose sur la qualité des vidéo Full HD, encore moins sur la 4K (limitée à 15 images/sec). Mais en ce qui concerne la qualité des photos, et même avec le zoom numérique, ce smartphone Lumix semble bien au-dessus de la moyenne. Cependant, même si son ergonomie est satisfaisante, le Panasonic Lumix DMC-CM1 ne peut pas remplacer la prise en main d’un bon compact. Mais chez Panasonic, on aurait prévu mieux : paraît-il, devrait sortir un accessoire qui servirait à la fois de batterie supplémentaire et de grip! Au final, pour ceux qui désirent avoir en permanence avec eux un appareil photo, ce CM1 pourrait-il faire l’affaire? Ma réponse provisoire est : cela dépend? Car si Panasonic ne réussit pas à faire subventionner son appareil, qui est très cher quand même, l’affaire est moins séduisante. Car, même si certains iPhone sont plus onéreux (les modèles à 128 Go), il est souvent possible de les avoir à moindre coût auprès de son opérateur téléphonique. Est-ce que le Panasonic Lumix DMC-CM1 restera juste un produit d’image?
Moctar KANE.
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